Il est 8H30 dans la rue principale d'Aurillac lorsque je me présente sur la ligne de départ.
L'équipement du jour, aux couleurs locales
Voilà bien longtemps que j'attendais de remettre un petit dossard pour aller gambader dans un peloton de traileurs sous les couleurs du team Garmin Adventure ! Pour moi, pas d'ultra cette année car mes genoux n'auraient pas apprécié les 105km et 5400m D+ du grand parcours. Sagement j'ai donc écouté Benoit mon osthéo m'alignant sur le 43km "Marathon de Berganty".
Une ligne de départ où je retrouve avec grand plaisir les copains de l'organisation : Stéphane, Fred, Charly ainsi que mon ami Dawa Sherpa parrain de l'épreuve.
9H : 175 coureurs s'élancent dans les rues d'Aurillac, un départ très tranquille puisque je me retrouve dans le paquet de tête chez les hommes pendant 2 km! Le parcours nous mène petit à petit sur les hauteurs de la ville par un sentier roulant sur lequel il faut galopper. Pour moi qui vient d'enchaîner 10 jours de rando course dans les Alpes, il faut se remettre dans le rythme course à pied ... pas toujours évident...
Le soleil brille et je sais qu'il va faire chaud, il va donc falloir gérer avec mes petits soucis de thermorégulation. Heureusement les gentils organisateurs ont tout prévu ! Quasiment toutes les grimpettes sont à l'ombre et ça.... ca n'a pas de prix ! A chaque fois que je croise un ruisseau ou une bassine d'eau, je plonge les bras et le visage dedans pour refroidir le moteur.
Ravitaillement de Velzic, 18km et 1H50 de course se sont déjà écoulés, je suis en tête de la course chez les filles et plutôt bien malgré la chaleur. Il est temps de grimper au point culminant du parcours : le plateau de Coyan. Un immense alpage en crête avec de magnifiques vues sur les vallées de la Cère et de la Jordanne, Aurillac, le Puy Mary etc... Sauf que nous sommes en hors piste dans les champs et qu'il faut être extrêmement vigilants sur ses appuis. Pas question de lever les yeux, au risque de se tordre un genou ou une cheville. Ce passage de 5 ou 6 km me réserve quelques petites surprises : des marécages où je manque de perdre ma chaussure droite (certains se sont même enfoncés jusqu'aux cuisses avec l'impossibilité d'en sortir !! heureusement la solidarité entre les coureurs existe encore sur ce genre de course), un troupeau de vaches hyper agressives ou encore un taureau géant qui me fait accélérer le pas. Je suis bien seule au milieu de ces alpages, personne devant, personne derrière...
Je finis par rejoindre des sentiers tracés...ouf... mes genoux commencent à sérieusement me rappeler à l'ordre. Je descend prudemment jusqu'à Saint Simon, ravitaillement du 36ème kilomètre, où je retrouve un peu de monde et où Dawa m'encourage chaleureusement. Il devrait nous rester environ 7km, mais un bénévole m'annonce 10. Il faut se préparer psychologiquement à faire des km en rab...ce qui n'est jamais évident.
Dans une grimpette, je rejoins David, un coureur avec qui j'avais vécu "l'enfer" du Puy Mary il y a 4 ans, lorsque nous avions parcouru les 84km de la première édition d'un Oxygen Challenge exigeant .... Seuls 75 coureurs avaient franchi la ligne d'arrivée de cette course mémorable, une victoire pour moi et surtout de grands souvenirs !!
David a donc un coup de moins bien dans cette grimpette au dessus de Saint Simon, crampé et le moral en baisse. Je lui emboite le pas et l'encourage. Petit à petit, à force de papoter, il reprend du poil de la bête et c'est finalement lui qui me pousse et m'encourage sur la fin du parcours. C'est ça que j'apprécie dans le trail : la convivialité et les amitiés qui se créént au fil des kilomètres.
Kilomètre 42,5 : nous arrivons dans les rues d'Aurillac pensant que nous allons apercevoir la ligne d'arrivée et que les bénévoles du raviltaillement se sont trompés. Mais non ! Une flèche puis deux nous font bifurquer à gauche, droit vers le Puy Courny ! Une belle bosse à grimper sous le soleil et 4km de bonus avant de redescendre vers le bitûme d'Aurillac. David a accéléré, je ne peux pas le suivre, des crampes d'estomac commençant à pointer le bout de leur nez. Je le vois s'éloigner, je sais que je suis en tête et que la deuxième est loin derrière moi, du coup je ne tente pas d'accélérer. Derniers virages dans la ville, je franchis l'arche d'arrivée aux termes de 46,3km, 1817m D+ et 5H23 de course à pied, avec en prime une bise de Fred et Charly à l'arrivée !!
1ère féminine et 18ème au scratch.
Bilan : ça fait vraiment chaud au coeur de gagner de nouveau une course dans mon Cantal adoré, et surtout une course organisée par des copains, dans une ambiance locale et conviviale. Je retrouve là, le "pourquoi j'aime le trail" . Merci aux bénévoles pour leur soutien, merci aux organisateurs qui ont fait une magnifique première édition de l'UTPMA et qui ont tout donné, bravo aux finishers de l'ultra et à tous les autres. Vivement l'année prochaine avec pourquoi pas, une Caro sur le 105km??