Quelle n'est pas ma surprise et mon émotion en lisant cet article sur lequel je suis tombée par hasard ce soir en naviguant sur le net pour "oublier" mes soucis du moment...
COMPTE-RENDU MARTINE A L'ISSUE DU TOUR DU BEAUFORTAIN - ULTRATRAIL DE 100KM
Samedi 21 juillet, après une nuit agitée (bruits à l’hôtel), je me rends au départ de la course : 2
étapes qu’il me faut bien gérer en préparation de la diagonale des fous.
A 6 heures, le départ est donné sous le brouillard. 1 400 m d’ascension pour commencer. J’utilise mes
bâtons pour la seconde fois, ils s’avèreront très utiles. Très vite, je me retrouve dans la foulée de
Caroline Bette-Freslon (ancienne internationale d’aviron), en compagnie de Myriam, Marie-Laure,
Muriel et Pascale, un beau gratin de filles ! Nous montons rapidement et doublons des coureurs
masculins, un peu ébahis de voir passer toutes ces féminines. Un peu avant le sommet au signal de
Bisanne, je me retrouve seule avec Caroline. Nous poursuivons notre chemin à discuter de choses et
d’autres sans voir les kms qui défilent sous nos pieds, ni même le paysage toujours caché sous le
brouillard. Je me sens bien. Nous nous arrêterons très peu aux ravitaillements, nous sommes
« poursuivies » ! A mi-chemin du col du bonhomme, on nous annonce qu’Yvonne est passée avec 20
mn d’avance sur nous. Caro pense que ce n’est pas perdu. Je n’ai même pas le temps de manger ma
pâte de fruits au dernier ravitaillement, Caro me presse pour repartir. En effet, Pascale est revenue
sur nos talons. Après une belle dernière descente, nous franchirons la ligne d’arrivée en 6 h 34 mn
(4 mn derrière Yvonne) et seulement 3 mn devant Pascale. Quelle étape et quel plaisir de partager
ces kms avec Caroline et de pouvoir embrasser mon chéri à l’arrivée, enchanté par son demi-parcours
avec ses compagnons.
Une bonne douche à l’arrivée et me voilà prête à repartir. Enfin, presque car la pluie viendra
malheureusement un peu gâchée la fin d’après-midi. Nous prendons notre repas à l’abri dans le
centre de vacances. Des pâtes bien sur, j’en aurai mangé le double. Tant pis, j’espère que j’ai fait
assez de réserve les jours précédents.
Dimanche 22 juillet : la nuit fut meilleure bien que la pluie sur la toile de tente troubla mon sommeil.
Je pars dans le wagon des « 7 heures ». Le brouillard est toujours là mais on annonce le soleil pour
aujourd’hui. Je sens que mes jambes ont couru la veille. Très vite je me retrouve avec Caro et
Yvonne. Surtout ne rien lâcher. Petit à petit mes sensations reviennent, oubliée la course d’hier, je me
sens bien.
Nous atteindrons le col du grand fond au bout d’ 1 h 50 mn de course. Nous effectuons la descente
jusqu’à Presset roue dans roue. Finalement je m’étonne de plus en plus dans les descentes. Yvonne
se détache un peu dans la montée au col du coin mais nous ne la perdons pas de vue. Nous
doublons des coureurs partis 1 heure avant nous. On s’encourage mutuellement. Surtout ne pas
oublier de s’alimenter et de boire.
Puis un cri, Caro est tombé juste derrière moi dans la descente sur le lac de St Guérin. Elle a très mal,
entorse à la cheville. Je l’aide à se relever, mais elle souffre. Un coureur arrivera à notre secours.
Je ne veux pas la laisser mais elle me pousse à repartir et essayer d’aller chercher la victoire.
Je repars bien triste de me retrouver seule et de ne pouvoir continuer cette aventure avec Caro.
Plus qu’un objectif : lui offrir la victoire.
Je croise Marielle sur mon chemin et la prévient de l’accident. Au ravitaillement au lac, je retrouve Yvonne.
Dans la montée au refuge de l’alpage, je me détache et me retrouve seule au milieu de paysages fabuleux.
Des coureurs du haut du classement dont Dawa me doubleront et m’encourageront.
Dernière montée au col des lacs. Il ne manquait plus que Chris et toute sa sympathique équipe pour me
booster un peu plus et me voilà lancée dans la longue descente sur Queige. Plus rien ne pouvait m’arrêter.
Et puis au bout du stade, la banderolle et la cloche qui parachève mon arrivée au bout de 8 h 02 mn
de course. Yvonne, rejointe par Marie-Laure arriveront 7 mn plus tard. Ca y est, je tiens ma victoire qui
est pour moi une des plus belles.
Cette 1ère place, j’ai souhaité la partager avec Caroline avec qui j’aurai aimé franchir la ligne d’arrivée
pour clore ce magnifique tour.
Que dire après un tel texte?? Fair-Play, gentillesse et courage sont les 3 termes qui qualifient le mieux Martine.
Merci à toi du fond du coeur et surtout, tous mes encouragements pour Jeudi... Je serais sans doute au départ de l'UTMB pour te donner ma "power"!!