C'est avec surprise et intérêt que je suis tombée sur un article publié dans la revue "l'Aviron" du mois de septembre... 1969!
Ce dernier porte sur la réunion de la Commission Féminine Nationale du 13 juillet 1969, qui se préoccupait - à l'époque - des problématiques liées au développement de l'aviron féminin et dont certains feraient bien de s'inspirer.
En voici quelques extraits intéressants:
" Encadrement: La formation de moniteurs dans les clubs est de plus en plus nécessaire (...). Il importe de donner à ceux-ci tous les atouts pour réussir, de les intégrer dans un contexte d'éducateurs au sein duquel ils ne devraient jamais se sentir inférieurs"
"Action CTR: (...) Une amélioration des résultats peut certainement être espérée si chacun agit avec enthousiasme et une collaboration équilibrée entre entraîneurs de clubs et CTR"
"Sélection en Equipe de France: Le système appliqué doit absolument donner à toutes les rameuses, des chances égales (...) le choix des moyens doit être clair et ne prêter aucune équivoque risquant de léser des clubs ou des rameuses"
A la lecture de ce compte-rendu vieux de presque 40 ans, deux constats s'imposent à moi:
1. J'ai comme le sentiment qu'à l'époque, on attachait un semblant d'importance au secteur féminin,
2. ...ce qui à mes yeux et en connaissance de cause, n'est pas le cas aujourd'hui!
Le propos "intelligent et plein d'humour" d'un responsable de ma chère Fédération Française, malheureusement haut placé à la Commission Nationale du Haut Niveau, me revient soudain à l'esprit: "Tu vois cet équipage?" me dit-il en voyant passé un quatre barré handisport en finale des Championnats du Monde à Eton cette année. "Oui, et bien?" lui réponds-je faussement ingénue. "Sais-tu pourquoi ils courent dans la catégorie handisport? Allez... regarde bien... tu ne vois pas? il y a une fille dans leur bateau!"
Savoir que les grandes décisions et orientations en matière de développement de l'aviron féminin sont prises par ce genre de personnes me déçois et me chagrine pour les générations de rameuses actuelles et futures à qui je souhaite beaucoup de courage.
Amorcer le changement, se donner de vrais objectifs de développement d'un collectif à long terme, reconnaître et accompagner l'investissement, se doter d'un encadrement motivé pour enfin donner une chance et surtout des sources de motivations à celles qui en veulent vraiment... Pourquoi des choses si simples, après tant d'années, semblent inconcevables?